SystemX s’impose comme l’un des acteurs R&D incontournables en France dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA). Non seulement les problématiques scientifiques et technologiques liées à l’IA et aux sciences des données innervent une douzaine de projets de recherche portés par l’IRT, mais SystemX est également à l’initiative d’un programme de R&D prospectif particulièrement ambitieux : « Intelligence Artificielle et Ingénierie Augmentée » (IA2), lancé début 2020 et réunissant une vingtaine de partenaires industriels et académiques pour cinq ans sur le thème de l’hybridation de l’IA. SystemX est également l’opérateur du volet technologique du Grand Défi du Conseil de l’Innovation sur le thème « Sécuriser, certifier et fiabiliser les systèmes fondés sur l’intelligence artificielle ».
A travers six projets de R&D collaboratifs à finalités industrielles et un projet amont de mise en commun des résultats scientifiques, le programme IA2 ambitionne de doter les équipes d’ingénierie qui conçoivent des systèmes complexes, de nouveaux outils tirant partie des nouvelles approches issues de l’IA. En développant des solutions hybridant les trois approches existantes en matière de modélisation et de simulation (modélisation physique des systèmes, modèles de connaissances exprimées par les experts métier, modèles d’apprentissage basés sur les données), il vise à optimiser leurs performances opérationnelles et à concourir à la nécessaire transformation des expertises.
Interview
Marc SCHOENAUER
Directeur de recherche,
centre Inria Saclay – Île-de-France, coordinateur du programme IA
A quels enjeux technologiques et scientifiques répond le programme IA2 ?
L’ambition du programme IA2 est double : du point de vue technologique, il vise à apporter aux industriels qui conçoivent, développent et valident des systèmes, les avancées les plus récentes en termes d’intelligence artificielle, afin qu’ils les appliquent à leurs métiers. Du point de vue scientifique, il ambitionne d’hybrider des domaines scientifiques tels que la simulation, les systèmes multi-agents, la sémantique et les ontologies ou encore les interfaces homme-machine et de les faire profiter des dernières avancées de l’IA. L’IA est en train de devenir un outil universel et je suis convaincu que le futur de l’IA est pluridisciplinaire.
Quelles ont été vos motivations à rejoindre ce projet ?
Ce qui m’a particulièrement intéressé est que ce programme s’attaque à de véritables cas d’usage industriels, à travers six projets. Les partenaires industriels ont, dans chacun des projets, identifié des verrous scientifiques à lever et sont conscients que cela nécessite des travaux de recherche fondamentale importants. Il s’agit donc d’hybrider l’IA avec d’autres disciplines tant fondamentales qu’applicatives. Cela impliquera également, selon moi, de croiser différentes techniques d’IA entre elles (réseaux profonds, raisonnement logique, approches sémantiques, etc.). Mon rôle, en tant que coordinateur scientifique du programme IA2, est de mettre en correspondance ces différentes techniques, de jouer en quelque sorte le chef d’orchestre.
Quelles actions envisagez-vous de mettre en place dans l’Advance IA2 dont vous assurez la coordination scientifique ?
Nous prévoyons notamment l’organisation d’une grande conférence à laquelle d’autres initiatives comparables en France et en Europe seront invitées. Mais également, la rédaction de livres blancs et d’états de l’art, ainsi que l’animation de l’ensemble du programme doctoral du programme IA2.
Focus
Grand défi « sécuriser, certifier et fiabiliser les systèmes fondés sur l’IA »
L’un des cinq Grands Défis choisis par le Conseil de l’Innovation en 2019 porte sur la transparence et l’auditabilité des systèmes autonomes à base d’IA. Baptisé « Sécuriser, certifier et fiabiliser les systèmes fondés sur l’intelligence artificielle », ce programme vise à développer les capacités nécessaires pour observer, comprendre et auditer le fonctionnement de ces systèmes tout en développant des approches démontrant le caractère explicable de leur fonctionnement. L’IRT SystemX est en charge du volet technologique de ce Grand Défi qui se matérialise par un programme d’une durée de quatre ans, hébergeant à ce jour sept projets et impliquant une dizaine de partenaires.